Je n’ai pas trouvé d’autre mot pour définir ce que je m’apprête à faire là: parler de moi. Parce que oui, même si « personnellement moi-même » je me contrefous pas mal de la vie sexuelle et encore moins psychologique des auteurs que je lis… hé bien… je ne suis pas tout le monde. Et je l’ai lu et relu: aujourd’hui, les gens veulent connaître les auteurs qu’ils aiment (et internet ne ment jamais, c’est bien connu!). Les gens sont des voyeurs, donc je m’exhibe.

Zeppo, c’est l’arrivée dans ma vie de l’écriture « érotique »… pour pas dire pornographique. Il y a une certaine exaltation pour un auteur à provoquer des réactions chez son lecteur. Le suspens, l’horreur, la peur… tout ça, je l’ai vécu dans ma chair en parcourant les quelques bouquins que j’ai ouverts dans ma vie. Le désagréable, on le trouve à foison, dans les livres. Et on commence tous par là… à mon sens pour une seule raison: la distance. Je me rappelle avoir dévoré des bouquins de Stephen King, à mon adolescence. On est pris dans l’histoire, mais on prend facilement de la distance avec les personnages. Parce que s’ils sont décrits comme nous, on ne vit pas comme eux… et encore moins ce qu’ils vivent, heureusement!

Alors s’est posée cette question: est-ce que je peux aimer un livre parce qu’il me fait rire aux larmes? Dans la science fiction, on en trouve beaucoup, qui savent narrer les histoires de personnages bien farfelus comme il faut. Pratchett est plutôt doué, pour ça, avec ses histoires de Disque Monde à dormir debout. Le plaisir… de lire, de rêver, de s’évader…

Mais si ce plaisir était à notre portée? Si on l’avait en nous? Voilà ce qui m’a poussé vers ce genre d’écrits. Je n’ai pas lu énormément avant de m’y mettre. Je n’aime pas m’inspirer des autres. Mais rapidement, une chose s’est imposée à moi: les histoires à l’eau de rose, très peu pour moi. Parce qu’on revient à ses premiers amours… mais avouons-nous une chose: si on aime les romans noirs, policiers ou d’horreur, c’est uniquement parce qu’ils réveillent en nous notre côté malsain, chacun à notre manière.

Et le choix de ma première publication n’est pas anodin, croyez-moi. Oui, le but est d’exciter les sens. Mais quand cette excitation est accompagnée de honte, plus ou moins importante suivant le lecteur ou la lectrice… ça, c’est une sacrée expérience! Et je vous l’avoue ici: j’ai déjà eu honte d’avoir envie d’aller au bout de la lecture d’un récit. Et c’était délicieux!

Le plaisir de rêver, de s’évader… en soi-même. Au fond, chaque lecture, on s’y lance dans ce but. Mais voilà… le sexe, c’est tabou, c’est intime, personnel… sale, pour certains. Bien que… quand on se lance dans ce genre de lecture, on n’a sûrement pas cette vision du sexe. Mais que l’on soit un libertin aguerri, ou un puceau par conviction, une chose est constante: le sexe, c’est le plaisir. Certains vont le rejeter à cause de ça, quand d’autres s’y jetteront à corps perdus. Je ne suis pas du genre à prendre mes lecteurs pour des imbéciles, et je sais que vous avez déjà des images en tête, en devinant où je veux en venir…

Je ne vais pas spoiler mes propres écrits… mais vous y êtes… et pas, à la fois. Le plaisir n’est pas fait que de deux corps qui s’entrechoquent. Le plaisir peut être plus sournois… et surtout! on peut le trouver partout, et tout le temps. En tout cas, vous lirez les résultats de mon questionnement.

Mes premiers écrits, ils ont été lus dans le monde virtuel de Second Life. Par peu de personnes, il faut bien avouer. Les livres, là-bas, ça empêche la communication, je pense! Mais les quelques retours m’ont donné envie d’approfondir la question. Et c’est bien l’envie de toucher le plus grand nombre de personnes qui m’a poussé… non! qui m’a fait accepter l’idée que peut-être je devrais l’éditer au format papier, que peut-être y aurait-il des gens qui aimeraient lire ça mais n’y ont pas accès.

Il en aura fallu, du temps, pour que j’accepte cette idée saugrenue-là… Ce n’est qu’un coup d’essai, pour l’instant. Peut-être que ce ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau… ou un coup de bassin au fin fond de vos fantasmes les plus inavouables.

Voilà, vous en savez un peu plus sur moi, maintenant. Peut-être que je vous ai dégoûtés… mais s’il y en a qui sont arrivés jusque-là, dites-vous que vous devez être prêts à vous plonger dans mon monde. Installez-vous tranquillement, même s’il n’y a pas de ceinture de sécurité, offrez-vous le plaisir d’un petit verre ou toute autre douceur, et laissez-vous guider… mais ça risque de secouer un peu!