Parfois, on se balade sans but précis sur le net. C'est dans un de ces moments que je suis tombé sur cette photo. Des souvenirs qui m'ont envahi, des odeurs, des images, des sensations... Réminiscences d'un temps révolu où chaque expérience était la première. Je ne suis pas resté insensible à cette image, et il m'a fallu écrire... pour votre plaisir, je l'espère!

 

 

Mathilde était toute excitée. Les vacances d'été avaient commencé depuis trois semaines et après une période à travailler dans le magasin de prêt-à-porter de sa tante Agnès, elle allait enfin partir. Pas question, encore, d'aller courir les routes entre amies comme le faisait parfois son frère aîné. Mais même en colonie, ce temps passé loin de la maison et de ses parents était un enchantement. Et puis, depuis ses douze ans où elle y allait, elle s'était faite des copines qu'elle n'avait pas l'occasion de voir beaucoup en dehors des camps organisés par le Comité d'Entreprise de son père.
Cette année serait son dernier, puisqu'elle allait avoir 18 ans pendant sa terminale qui allait commencer en septembre. Mais c'était sûr, l'été prochain, elles loueraient elles-même un emplacement en camping, sans chaperons et sans moniteurs. Quoi que les moniteurs, ça avait son bon côté. Combien de fois n'avait-elle pas glissé sa main dans sa culotte en pensant à Bastien, musclé, beau comme un cœur, et drôle à souhait. D'ailleurs, Jeanne lui avait certifié sur Facebook qu'il serait encore là cette année. Les parents de Jeanne connaissaient très bien ceux de Bastien et depuis maintenant trois ans, il animait de nombreux camps pendant l'été, dont celui-ci.
Mathilde attendait avec impatience les retrouvailles avec ses amies, mais aussi avec Bastien. Elle le désirait depuis la première année, depuis la première fois où elle avait posé sur lui alors qu'elle n'avait que 15 ans. À cette époque, il ne la voyait que comme une gamine parmi tant d'autres, et elle avait été déçue de ne pas réussir à attirer son attention autrement qu'en jouant les maladroites. Mais elle avait grandi. Elle avait même couché avec un garçon de sa classe, cette année. C'était pendant la classe de neige. Décevant, mais au moins elle pouvait dire fièrement qu'elle n'était plus vierge. Elle allait donc se présenter à lui en tant que femme... ou presque.
Mais en plus, elle avait changé de look. Finies les tenues d'adolescente qui cache son corps. Elle avait coupé ses cheveux assez courts. Ce qui lui donnait un côté plus rock, qu'elle écoutait de plus en plus, et plus âgée. De châtain clair, elle était passée brune auburn, pour mettre ses yeux bleus en valeur. Surtout, elle avait arrêté de porter des soutien-gorges. Elle avait bien remarqué à quel point ça attirait le regard des garçons. Ses parents avaient eu beau batailler ferme, en lui expliquant qu'une jeune fille de son âge doit faire attention, que les prédateurs sexuels, etc. Rien n'y avait fait. Hors de question pour Mathilde de continuer de porter ce symbole du patriarcat immonde, de la domination masculine sur les femmes et leur liberté d'être femmes comme elles l'entendent. "Ça lui passera," avait conclu sa mère pour rassurer son père. En attendant, même si elle passait pour une salope qui réclame de la bite auprès de certains gars de son lycée, elle se sentait investie d'une mission. Et si, en route, elle pouvait attirer le regard de Bastien sur ses petits seins pointant sous son débardeur, elle ne s'en plaindrait pas.
Le voyage était interminable. Deux bonnes heures à écouter sa mère parler sans pause, en regardant la pluie tomber. Si cette pluie ne s'arrêtait pas, elle n'allait même pas pouvoir mettre le bikini qu'elle avait acheté exprès pour l'occasion. Sa mère, elle, était enjouée, et Mathilde savait exactement pourquoi. Deux semaines sans enfants à la maison. Ils travaillaient tous les deux, mais du haut de ses 17 ans, Mathilde n'était pas dupe: les soirées allaient être chaudes, dans la maison familiale. Une seule chose la faisait garder le sourire: pas de dortoir pour les plus âgés. Le soir, le groupe des 17 ans, ceux et celles pour qui c'était la dernière année, dormaient en tente. Elle allait pouvoir être tranquille avec ses amies sans les petites merdeuses cafteuses... Et pouvoir s'éclipser facilement au milieu de la nuit.
Son arrivée se fit entre deux averses. Le temps de dire bonjour, d'effectuer les formalités administratives, et sa mère repartait. Direction la tente, où elle avait déjà repéré Jeanne en train de discuter avec Jérémy et Karim. Elle installa ses affaires et les rejoignit, avant d'accueillir Aline et Viviane. Nouvelle averse. Chacun et chacune s'abrita sous sa tente. Quatre par tente, pas plus. Deux chambres et un couloir commun. Les quatre amies étaient dans cet espace, attendant que l'averse passe, et prenant les nouvelles de chacune.
Jeanne, avec ses cheveux bouclés et sa peau métisse, sa bouche aux lèvres généreuses qu'on aimerait embrasser à tout bout de champ; Aline, la brune timide aux cheveux noirs et longs, qui portait tout le temps des fringues trop grands pour elle pour cacher des formes pourtant aguichantes; et Viviane, la fausse ingénue blonde, d'une famille catholique à souhait, qui, déjà en sixième, se faisait doigter dans la chapelle de son collège à l'heure de la prière, avant le début des cours. À elles quatre, sans le savoir encore, elles s'apprêtaient à faire tourner des têtes dans les années futures.
Elles étaient là, sous la tente, à attendre que l'ensemble des gamins arrivent. Et elles avaient le temps. Pour deux raisons: arrivées dans les premiers, le défilé ne faisait que commencer et pendant tout ce temps, les moniteurs et monitrices les laisseraient tranquilles. On ne viendrait les chercher qu'une fois les derniers parents partis. Avec la pluie qui tambourinait sur les toiles de tente, elles pouvaient en plus être assurées que personne ne les entendrait. Alors ça riait, ça chahutait.
Jeanne annonça qu'elle avait un petit copain depuis la fin des cours. Si quelque chose se passait avec Karim, comme l'année précédente, elle fit jurer à ses amies de ne rien dire si un jour elles rencontraient Pascal, le tombeur de son lycée.
-- Tu crois vraiment qu'un gars comme lui va rester fidèle alors que t'es ici? lui demanda Mathilde.
-- Il me l'a promis, en tout cas, sans même que je lui demande!
-- Et il t'a rien demandé, à toi?
-- Rien... Il doit penser que ça va de soi!
Aline était toujours célibataire - et vierge. Rien de neuf pour elle. Ces discussions sur les mecs et le cul la mettait toujours mal à l'aise parce qu'elle n'avait rien à dire. Contrairement à Viviane. Son dernier exploit en date était d'avoir sucé deux gars en même temps dans un cinéma. Elle avait perdu sa virginité à 13 ans, avec un garçon de 14. Mais devant ses parents, elle jouait le jeu de la petite fille sage, et si les garçons de son âge ne laissaient courir aucune rumeur, c'était bien souvent parce qu'ils espéraient que leur tour viendrait. Et il viendrait sûrement un jour, pour la plupart. Avec les filles, c'était une autre histoire. Mais elle était plus que simplement populaire: elle aidait, participait aux actions de charité, ou autres collectes de fonds pour des voyages scolaires... Même quand ce n'était pas pour sa classe. Tout le monde l'aimait, Viviane... Mais pas tous pour les mêmes raisons!
Lorsque vint le tour de Mathilde, elle raconta sa première fois avec un gars. Elle en rajouta un peu, pour faire de cette petite déception un moment plaisant. Et au fond, même si ça avait duré bien moins longtemps que ce qu'elle avait imaginé, il ne s'était pas mal débrouiller. Elle s'en rendait compte en le racontant, parce que finalement, elle n'avait exagéré que sur la durée et la puissance des coups de reins.
-- Mais je sais déjà qui sera mon deuxième, rajouta-t-elle avec un air malicieux.
-- Tu comptes laisser Frédérique t'approcher, cette année? Ou Lubin? demanda Jeanne.
-- Carrément pas! s'exclama une Mathilde faisant mine d'être vexée. Les gamins, c'est pas vraiment mon truc.
-- Oh oh! fit Viviane. On veut jouer dans la cour des grands? Je te vois venir, Mathilde. Tu veux te taper Bastien, hein?
-- Oh oui! Sentir sa queue bien dure au fond de mon ventre, le chevaucher comme une amazone sur sa monture. Le sucer de tout son long et sentir ses bras musclés me maintenir contre lui...
Les trois autres se mirent à glousser, à se sentir excitées par ce genre de mots. Et comme à son habitude, il fallut que Viviane en rajoute sa couche:
-- Cela dit, t'as bien raison. Rien ne vaut un mec qui a plus d'expérience que nous. Quitte à taper chez les mariés...
-- Noooonnnn! s'exclamèrent les trois autres, ne sachant trop si elles devaient être outrées ou bien excitées.
-- Pas encore... Mais je suis sûr qu'il finira par craquer... Avant Noël.
-- Un prof?
-- Celui de français. Un poète, je ressors de ses cours trempée à chaque fois. Il est beau! Et vous le verriez en train de réciter un poème! J'avoue que même la dernière fois, direct en sortant du cours, je suis allée aux toilettes pour me branler. J'en pouvais plus... Il nous avait dit de choisir un poète connu et de piocher dans les poésies les moins connues possibles. J'avais choisi Jean de la Fontaine. J'aimais bien ses fables quand j'étais petite. Mais j'ai découvert autre chose...
Viviane commença à réciter le poème dont on ne parle jamais en cours de français, lorsqu'on aborde les auteurs dits "classiques":
"Aimons, foutons, ce sont plaisirs
Qu’il ne faut pas que l’on sépare;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l’âme a de plus rare.
D’un vit, d’un con et de deux cœurs,
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose
Foutre sans aimer ce n’est rien."
(Jean de la Fontaine)
Mathilde, Jeanne et surtout Aline rougirent en écoutant leur amie réciter ce poème avec les yeux fermés, visiblement pénétrée par le sens de ces mots. Elle rouvrit les yeux et termina son histoire:
-- Je l'ai récité en cours, c'était le dernier jour avant les vacances.
-- Noonnn! T'as vraiment fait ça?
-- Oh que oui! Et vous savez quoi? Il m'a félicitée! J'ai cru que j'allais jouir sur place, quand il m'a regardée droit dans les yeux en me disant: "Voilà l'essence même de la vraie littérature. L'amour de la langue mêlée à l'audace". Je vous le dis... Avant Noël, il passe entre mes cuisses!
-- Hé bien moi, enchaîna Mathilde avec un regard rempli de certitudes, j'attendrai pas Noël... Dès le premier soir où il sera de garde dehors, je vais le rejoindre.
-- Ben tu vas pas attendre bien longtemps, lui lança Jeanne. Je l'ai vu mettre ses affaires dans la tente, en arrivant. Et on fera connaissance avec la nouvelle monitrice... Fanny, je crois. Elle s'est installée dans la tente à côté.
-- Ce soir, il ne sera pas seul, alors... Et je suis prête!
-- Comment ça? lui demanda Aline encore toute rouge.
-- Tu te souviens la discussion qu'on a surpris l'année dernière?
Sans hésiter, elle attrapa l'élastique de son pantalon de sur-vêtement et le baissa devant ses copines qui gloussèrent de plus belle en voyant son pubis tout lisse.
-- Il disait qu'il aimait les chattes toutes rasées. Je l'ai fait ce matin avant de partir, c'est tout doux.
Jeanne n'en revenait pas, Viviane, elle, restait un peu en retrait et observait son amie, qui n'avait changé que physiquement, pendant cette année scolaire. Face à elle, Aline se mordait la lèvre, es yeux happés par cette vision. Elle tendit légèrement le bras, hésitante, le visage en feu. Elle sentait la sueur perler sous ses aisselles et son cœur tambouriner dans sa cage thoracique.
-- Je peux toucher? demanda-t-elle timidement.
-- Tu t'es jamais rasé la chatte? lui demanda Mathilde.
-- Jamais, non.
-- Vas-y... Tu vas voir, c'est super agréable. Je suis sûre que tu voudras le faire aussi, après.
Visiblement troublée, Aline avança encore sa main vers le sexe de Mathilde. Une goutte de sueur coula le long de son flanc droit, sous sa chemise à carreaux. Elle posa le bout de ses doigts sur son pubis et les balada doucement, tremblante. Jeanne s'amusait du spectacle, et Viviane continuait de contempler la scène, un sourire en coin sur son fin visage d'ange. Elle était la seule à se rendre compte de ce qui se passait vraiment.
Les yeux d'Aline se mirent à briller. Elle tendit son index et le pointa vers les lèvres encore fermées de Mathilde, qui était devenue hilare d'excitation. Jeanne se pencha un peu plus, pour voir ce qu'allait faire Aline. Cette dernière posa le doigt délicatement sur la fente de Mathilde. Elle la sentit chaude, légèrement humide. Elle vit sa première phalange se faire avaler entre elles et elle remonta jusqu'à son bouton.
Le contact fit frémir Mathilde. Elle gardait son pantalon et sa culotte baissées, mais ne put retenir ce petit soupir significatif. Jeanne et Viviane restaient muettes, spectatrices malgré elles. Mathilde lâcha l'élastique et Aline retira sa main précipitamment, se remettant à rougir.
-- Alors? lui demanda Mathilde.
-- C'est super agréable au toucher, oui, répondit Aline avec sa timidité encore intensifiée par la chaleur qu'elle sentait monter depuis son bas-ventre. Je comprends que Bastien aime ça, maintenant.
-- Et il n'y mettra pas que les doigts, lui, je peux te le dire!
Les quatre amies se mirent à rire ensemble. Viviane lança un regard entendu à Aline qui baissa les yeux aussi vite qu'elle put. Heureusement pour elle, Fanny vint les chercher, maintenant que la pluie s'était un peu calmée. Rassemblement dans la grande salle pour les présentations.
La directrice rappela le règlement intérieur pour tout le monde, insistant sur quelques points comme le tabac et l'alcool interdits, avec des regards appuyés sur le groupe des plus âgés. Il est vrai que chaque année, ils avaient affaire à un ou deux ados qui profitaient de dormir en tente pour cacher des bouteilles. Tout le monde connaissait la technique, et depuis plusieurs années, pour Mathilde: attendre la première fouille et dès le lendemain, profiter de l'heure de quartier libre quand on est à la plage pour acheter des bouteilles, les planquer dans les sacs de plage, et les boire le lendemain. Il n'y avait jamais de fouille deux soirs d'affilée.
L'équipe d'animation présenta les activités prévues pendant la semaine à venir. La plupart des enfants ne restaient qu'une semaine et les effectifs tournaient la deuxième semaine. Seule une poignée d'entre eux restaient les deux semaines. Chaque année, Mathilde et ses amies restaient les deux semaines. Pendant la deuxième semaine, elles avaient ce sentiment d'être un peu plus privilégiées que les nouveaux arrivants, et elles aimaient ça. Bien sûr, cela leur permettait de flirter avec deux gars différents en deux semaines, et de passer plus de temps ensemble aussi.
Elles connaissaient déjà la plupart des jeunes de leur âge. À part quelques nouvelles têtes, rien de neuf. Mathilde savait déjà quels seraient la plupart des couples qui allaient se former, sûrement dès le lendemain. Ou même ce soir. Elle gardait ses distances avec Frédérique. S'il avait s'était embelli avec un an de plus, elle n'avait que Bastien en tête et ne voulait pas perdre son temps avec lui. Dès qu'elle le put, elle s'approcha donc de celui qui, sans le savoir, était la cible de toutes les hormones déchaînées de Mathilde.
Elle essayait de rester discrète, plaisantait avec lui dès que l'occasion se présentait. Il n'y avait qu'à voir comment il avait réagi en la voyant, en lui disant bonjour:
-- T'as coupé tes beaux cheveux, miss? Ça te va bien!
Ça et le petit coup d’œil rapide dans le décolleté de son débardeur avait suffi à la persuader que ce serait un jeu d'enfant de le craquer. C'était donc décidé. Dès ce soir, elle se rendrait dans tente et se donnerait à lui.
-- Et s'il te jette dehors? Tu pourrais te faire virer du camp, lui dit une Aline encore plus stressée qu'elle.
Tout le monde était couché. Elle n'avait plus qu'à attendre un bon moment que toutes les tentes soient endormies pour se faufiler dehors.
-- Il aurait sûrement plus de problèmes que moi, si on apprenait que je me suis retrouvé dans sa tente. Crois-moi, s'il me met dehors, ce sera sans faire de scandale. Regarde, je suis toute excitée!
Pour la deuxième fois de la journée, Mathilde baissa sa culotte. Dans le noir, elle attrapa la main de son amie et la plaça sur ses lèvres d'où se déversait déjà quelques gouttes de cyprine. Heureusement pour Aline, Mathilde ne pouvait pas la voir. Elle se laissa simplement faire, rouge comme une pivoine, et se mordant la lèvre inférieure. N'y croyant pas elle-même, elle osa même presser un peu plus ses doigts contre sa fente, presque à y enfoncer un.
-- Oh oui, en effet. T'es trempée.
Mathilde lui retira la main et aussitôt, Aline renifla ses doigts, et les lécha, en espérant que sa copine ne la verrait pas faire.
-- C'est bon? lui demanda-t-elle?
-- Hein? Quoi?
-- Ma mouille... Tu la trouves bonne?
-- Je... Je vois pas...
-- Je t'a vue faire, dis donc... Allez, dis-moi.
-- Heu... Oui... Je crois.
-- J'espère qu'il l'aimera, lui aussi.
Le cœur d'Aline tellement fort dans sa poitrine quand elle vit Mathilde quitter la tente qu'elle craignit que le bruit ne fasse venir Fanny. Mais après quelques pas dans la terre encore mouillée, Aline n'entendit plus rien. Elle n'avait plus qu'à attendre, ses doigts près de ses narines, l'autre main dans sa culotte.
Dehors, Mathilde commença à se diriger à pas de louve en direction de la tente de Bastien. Arrivée à mi-chemin, pourtant, elle stoppa net. Sur sa gauche, elle entendu quelque chose. Elle se figea, les yeux tournés dans l'obscurité vers le froissement qu'elle avait entendu. Des rires, suivis d'un "chuuuttt", puis à nouveau des rires. Mais pas n'importe quel rire. Elle avait reconnu celui de Bastien. Était-il dans la tente de Fanny? Si tel était le cas, elle pourrait encore l'attendre dans sa tente, nue, prête à le recevoir.
Pour s'en assurer, elle s'approcha un peu. Les rires venaient bien de la tente de Fanny, un peu isolée du groupe de tentes des adolescents, comme celle de Bastien, qui se trouvait plutôt du côté des tentes pour les garçons.
-- On avait dit non! entendit-elle Fanny dire en ricanant.
-- Juste une petite pipe, alors.
-- Bon d'accord...
Mathilde resta interdite. Ce petit salopard se tapait déjà Fanny. Il avait sûrement ramener sa petite copine pour pouvoir la baiser tranquillement. Elle voulut retourner directement à sa tente, sur un coup de colère, mais sa retraite fut freinée par une lumière qui s'alluma dans la tente. Elle eut peur, une seconde, d'avoir été surprise. Mais la voix de Fanny, bien que chuchotante, parvint distinctement à ses oreilles.
-- Qu'est-ce que tu fous, mais éteins-moi ça!
-- Laisse-moi te filmer, Fanny... Et promis, je t'embêterai plus le soir...
-- Hihi! T'es complètement dingue... Attends...
Malgré elle, Mathilde gardait ses yeux rivés sur la tente. La lumière projetait les ombres des deux amants, comme un spectacle d'ombres chinoises, mais pour adultes. Elle vit distinctement le membre de Bastien, son corps musclé, comme sculpté par un de ces artistes italiens du siècle des Lumières. Il avait une queue longue et large, à tel point qu'elle sentit sa cyprine mouiller le tissu de sa culotte. Devant lui, Fanny et ses mini seins ouvrit la bouche la grand. Puis le sexe de Bastien disparut. En entier. Bouche bée, Mathilde resta encore quelques secondes à regarder Fanny commencer à le pomper, tout en jouant avec ses doigts sur ses couilles. La salope se branlait en même temps. Mais Mathilde comprenait. Comme ça devait être bon, de sentir Bastien si dur dans sa bouche, son gland turgescent qui vous obstruait la respiration un instant. Fanny alternait les coups de langue le long de sa verge, sur le dessous de son gland, et les aspirations gourmandes de son pieu. Tout aussi excitant que le spectacle pouvait être, Mathilde finit par s'éclipser, avant que la jalousie ne l'emporte sur le ravissement.
Elle repartit donc vers sa tente, toujours aussi silencieuse, et le bas-ventre qui la brûlait d'un désir inassouvi.
-- Tu dors? demanda-t-elle dans le noir en se glissant dans son sac de couchage.
-- Non... Alors?
-- Alors il se tape Fanny.
-- Oh merde, je suis désolée, Mathilde.
Aline s'assit près d'elle, prête à consoler son amie qui devait sûrement être morte de tristesse.
-- Ça va être plus compliqué que je pensais... Mais j'ai vu sa queue, je la veux, bordel. Et faut que je chope son portable, aussi. Ça te dérange si je me branle?
-- Hein? Je... non... heu...
Mais Mathilde avait déjà glissé sa main dans sa culotte. Aline sentait les gigotements du bras de son amie contre sa cuisse. Sa respiration s'accéléra. Elle se mordit violemment la lèvre, mais elle ne pouvait plus retenir cette envie qui la rongeait depuis si longtemps. Elle laissa son bras se tendre, presque malgré elle. Sa main se posa sur un sein de Mathilde, qui stoppa net ses frottements.
-- Tu fais quoi, là, Aline?
Le sang lui montait au visage, ses tempes allaient exploser. Mais cette sensation, de tenir le sein de Mathilde dans sa main, son téton tout dur contre sa paume...
-- Je... Si tu veux, je...
Cette nuit-là, cette nuit où Mathilde avait prévu de sentir le mât de chair de son cher Bastien dans son antre récemment ouvert pour la première fois, elle connut d'autres plaisirs. Même si elle n'avait jamais été attirée par les filles, elle n'eut pas le cœur de refuser cela à son amie.
Quelque part, elle s'en voulait même de n'avoir pas deviné qu'Aline était lesbienne. Et se refuser, ça aurait voulu dire ne pas jouir, alors que tout son être réclamait cette explosion. Sans rien dire, elle prit la main d'Aline dans la sienne et la glissa jusqu'à son entre-jambe.
-- Merci, chuchota Aline au bord des larmes.
Mathilde ne le savait pas, mais c'était la première fois qu'Aline osait toucher une autre fille. Malgré cela, elle semblait savoir y faire. Allongée près de cette amie qu'elle découvrait, elle retira son débardeur en ondulant sur ses doigts qui se plantèrent en elle avec empressement, comme si Aline avait peur que Mathilde fasse machine arrière.
Bientôt, Mathilde sentit la bouche d'Aline sur un téton. Elle se cambrait sur la main de son amie, s'efforçant de ne laisser aucun son sortir de sa bouche. Les longs cheveux bruns caressaient sa peau, leur odeur était agréable. Aline ressortit ses doigts et focalisa ses caresses sur le bouton de plaisir de l'autre.
La brune aux cheveux courts plongea ses doigts dans les cheveux de celle qui allait devenir son amante pour le reste du séjour. Elle ne le savait pas encore, bien sûr, et n'y pensait pas. Elle incita juste Aline à descendre vers son bassin. Mais pour ce faire, elle dut ouvrir son duvet. Le temps qu'elle le fasse, Aline s'était déshabillée.
Mathilde n'eut pas besoin de préciser à nouveau. Aline passa à quatre pattes au-dessus d'elle et plongea son visage entre les cuisses d'une Mathilde qui se crispa violemment pour ne pas crier de plaisir. La vague trop intense, presque autant que lorsque que ce garçon l'avait pénétrée... la douleur en moins. Une fois qu'elle réussit à reprendre le contrôle, elle eut envie de goûter cette croupe au-dessus de son visage. Aline semblait avoir sa langue et ses doigts partout à la fois.
Lorsqu'elle sentit les mains de sa copine se poser sur ses fesses, Aline stoppa net.
-- T'es pas obligée, tu sais...
-- Je sais... Mais au moins, comme ça, je pourrai comparer et je saurai si j'ai bon goût...
Aline n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. Mathilde avait plaqué sa bouche sur son sexe et elle crut mourir dans l'instant. Tout son corps se tendit, alors que la langue de Mathilde allait et venait sur ses lèvres. Et il ne suffit à cette dernière que de planter un doigt en elle pour qu'Aline connaisse son premier orgasme. Mathilde la fouilla profondément, claqua sa main contre sa vulve. Aline, elle, ne pouvait plus bouger. La bouche ouverte en un O muet, elle subissait, luttait.
Mathilde retira son doigt et se remit à la lécher. Lorsqu'elle plaqua finalement sa bouche entière pour aspirer les lèvres d'Aline, celle-ci ne réussit plus à se retenir. Elle se mit à couiner comme une petite chienne. La jeune rockeuse voulut arrêter, pour ne pas qu'Aline réveille les autres, mais en même temps, elle trouvait ça tellement bon. Elle devait bien s'avouer que sa copine avait un goût exquis. L'odeur intense de sa chatte lui remontait jusqu'au cerveau et la rendait folle. Alors au lieu de s'arrêter, Mathilde tendit le bras et plongea sa main dans les cheveux d'Aline pour lui plaquer la bouche contre sa propre vulve.
Et le sien, d'orgasme, ne tarda pas. Celui d'Aline semblait pouvoir s'étendre à l'infini. Mais lorsque Mathilde fut secouée de spasmes, tout s'arrêta subitement. Aline retourna de son côté de la chambre, mais son amie l'attira contre elle.
Elles ne se dirent rien. Que pouvaient-elles bien se dire après ce que leurs corps avaient tous les deux exprimé? Mathilde passa son bras sous la nuque d'Aline et la serra avec tendresse. Pour une fois, celle-ci semblait avoir perdu sa timidité. Elle posa sa tête sur la poitrine de sa copine, y déposa un baiser qui les fit frissonner autant l'une que l'autre, et passa un bras autour d'elle.
Il ne fallut que quelques secondes aux deux jeunes femmes pour s'endormir. À quelques mètres de là, Viviane souriait dans le noir, ravie pour Aline.
Un peu plus loin encore, seul dans sa tente, Bastien copiait la vidéo faite avec sa copine Fanny dans un dossier appelé "Monitrices". Fanny, elle, dormait déjà, rêvant d'amour sans limite et de parties de jambes en l'air infinies, une fois ce camp terminé.
Les colonies de vacances ne faisaient que commencer. Mais chacun et chacune s'était endormie avec ce sentiment imprécis, incertain, qu'en rentrant chez soi, plus rien ne serait comme avant.