Zeppo... Un nom que j'ai longtemps eu envie d'utiliser. Mais pourquoi? Un auteur recherche la gloire, cherche à être connu et reconnu pour son art. Et je n'échappe pas à la règle, malheureusement. Alors pourquoi me cacher derrière un pseudo, me direz-vous?

Plusieurs raisons m'ont poussé à ça... La première étant le contenu de mes écrits. Il faut bien l'avouer. Non pas que je n'assume pas ce que j'écris, loin de là! Mais ils ne sont pas faits pour faire peur, émouvoir, tenir en haleine (enfin, un peu, quand même!)... mais surtout et d'abord pour exciter, faire fantasmer. Et je ne souhaite en aucun cas être l'objet des fantasmes qui naissent dans la tête du lecteur ou de la lectrice. Voire pire: que cela empêche quelqu'un de lire mes contributions à ce genre de littérature! C'est donc d'abord pour me préserver et préserver l'imaginaire du lecteur, que j'ai voulu utiliser un pseudonyme. Bien sûr, ça implique de ne jamais vous faire voir à quoi je ressemble, ne jamais mettre un pied sur un salon du livre (en tant que Zeppo, du moins!), et donc peut-être perdre un peu de mon attrait... Parce que les gens aiment savoir qui ils lisent. Voilà le pourquoi de ce blog, au fond: satisfaire une partie du voyeurisme de son lectorat, tout en préservant son imaginaire...

Cela ne va pas plus loin? Bien sûr que si!

Parce qu'il y a le fait d'utiliser un pseudonyme, mais aussi le choix de celui-ci. Zeppo, c'est un clown, le clown blanc, toujours accompagné de Ricco, "le gugusse ambulant". A eux deux, ils font rire les enfants, sont des super stars. Mais c'est bien connu... celui qui fait rire, c'est bien souvent pour cacher son mal de vivre. Et Ricco finit par se suicider, se pendre dans le même cirque qui l'a vu devenir une véritable idole, offrant un spectacle insoutenable à ceux qui le découvrent: "un concombre dans le cul, son corps nu flottant très haut". Et Zeppo se retrouve seul en piste. Mais il n'y est plus. Le monde lui a pris son Ricco, son moteur. Alors il n'a plus envie de rire. Il devient meurtrier, "avec ses yeux en couteaux" et s'enfuit pour cacher sa folie, sa démence.

Le Zeppo que vous lisez a perdu des amis, aussi, très chers... Mais il est revenu de sa forêt, avec une rage noire de vivre. Sa colère est bien présente, mais sublimée par la perte de son meilleur ami. Il veut jouir de la vie, à n'importe quel prix, et a troqué son visage blanc pour un nez rouge... rouge comme un gland gorgé de sang, d'où gicle son plaisir de vous faire perdre pied, de vous prendre par la main et vous emmener au fond de votre âme, là où seul(e), vous n'auriez jamais osé mettre le pied...