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Le but était de ne pas écire un conte de Noël avec les mots: Lutin, Rennes, Sapin, Cadeaux, Cloche, Etoile, Cheminée, Vœu, Magie.

 

1. À brûle-pourpoint

 
Jenny se préparait à une soirée en célibataire. En réalité, elle s'appelait Jeanne, mais tout le monde l'appelait Jenny, parce que ça faisait plus... moins... enfin, ça lui allait bien. Le genre de nana superficielle qui avait compris tôt qu'il fallait tout miser sur son physique. Mais elle n'est pas américaine et vit dans un monde puritain en devenir, seulement. En avoir un minimum dans la caboche est essentiel pour s'en sortir. Trop peu de mecs qui valent assez le coup. Tant de mecs qui lui auraient plu, mais avaient une conception de la féminité qui devait passer par le cerveau.
Autant elle était douée en maquillage (elle en avait d'ailleurs fait son métier), autant c'était à peu près la seule chose pour laquelle elle avait du talent. Ce qui ravissait ses copines, d'ailleurs! Des séances de relooking pour rien, c'était pas du luxe, pour certaines!
Mais il fallait bien avouer que le physique était là. Des cheveux mi-longs ondulés, teints en blond tout en laissant les racines brunes apparentes. Les sourcils fins qu'elle avait à peine besoin d'épiler pour qu'ils forment une ligne parfaitement expressive. Ses grands yeux bruns et ses lèvres charnues étaient des atouts redoutables, une fois maquillés de façon à augmenter leur attrait. Allonger et assombrir ses cils tout en rosissant légèrement ses lèvres d'un stick brillant. Elle pouvait se vanter que les hommes ne regardaient pas son décolleté affriolant en premier, malgré une poitrine naturelle et ferme d'un petit C toujours compressé dans un bonnet B pour exacerber les sens. Le sport avait fait le reste, fignolant ses formes jusqu'à faire de son corps une arme de séduction massive.
Elle avait fini par trouver un homme qui méritait socialement ses efforts et lui permettait d'être la femme fatale qu'elle avait toujours rêvé d'être. Une femme mariée est encore plus désirable que célibataire, surtout à l'âge de 35 ans.
Elle avait même tiré le pompon! Stéphane n'était pas forcément le type d'homme à vouloir changer des couches. Elle avait toujours en elle la crainte qu'un jour elle le regretterait, mais encore aujourd'hui, elle ne voulait pas non plus risquer d'abîmer l’œuvre de tout une vie: ce corps parfait.
Mais comme je le disais plus haut, Jenny n'avait pas la chance de vivre dans un monde puritain au point que les apparences suffisaient pour de bon. Ici, le sexe était une chose importante, même dans l'intimité du couple.
Non pas qu'elle était une sainte. Elle s'y était d'ailleurs essayée assez tôt, à l'âge de 17 ans. Mais elle devait bien avouer que soit elle n'était définitivement pas sensible aux bienfaits des orgasmes, soit elle n'avait pas rencontré l'homme qui lui ferait en vivre un vrai. Est-ce que jouir était avoir un orgasme? Elle n'aurait pas vraiment su le dire. Mais après 8 ans de mariage avec Stéphane, elle commençait à penser qu'il était peut-être temps de pimenter leur vie intime. Elle sentait bien qu'il commençait à se désintéresser d'elle, à lui faire l'amour de manière réflexe et non par passion. Pendant un temps, elle avait mis ça sur le compte de la fatigue. Sa promotion récente au titre de directeur commercial lui rendait la vie impossible. Mais elle le soutenait à 100%. Son salaire avait permis qu'elle quitte son travail et s'occupe de la maison... et de lui!
Ça lui allait très bien. Elle avait plus de temps pour ses amies, et ses passions. Celle du moment était son mari. Elle avait rejoint un groupe de femmes qui réfléchissent sur elles-même pour trouver le bien-être, l'équilibre entre leurs besoins de femmes et les attentes de la société. Tout un programme! Séances de yoga, de discussions en groupe, d'entretiens individuels avec la coach, ou de travaux collectifs qui permettent la cohésion et la confiance au sein du groupe. Trois fois par semaine, Jenny se rendait à ce groupe et parlait à qui voulait l'entendre et l'aider de ses problèmes sexuels avec son mari.
Les premiers temps, personne n'osait le lui dire: il suffisait de se lâcher et accepter que son brushing parfait puisse être foutu en l'air pendant une bonne partie de jambes en l'air! Mais le but n'était pas que les autres trouvent une solution à vos problèmes: vous deviez apprendre à vous connaître vous-mêmes et trouver de vous-mêmes les solutions. Ce qui avait pris quelques mois à Jenny. Mais elle était enfin sur le chemin de la compréhension.
Sur les conseils de sa coach Géraldine, elle avait commandé quelques jouets sexuels. Elle devait connaître son corps avant toute chose. Savoir elle-même ce qui la faisait jouir plus vite, les caresses qui la faisaient décoller. Elle devait avoir une auto-sexualité épanouie avant d'introduire son mari dans l'équation. Mais elle ne l'avait pas oublié, dans sa commande. Elle avait pris le "Pack week-end en amoureux" comprenant un vibromasseur, un stimulateur clitoridien, un tube de lubrifiant, un anneau pelvien, deux loups pour rendre son partenaire aveugle, une paire de menottes, un pot d'huile chauffante comestible (fruits rouges), un jeu de dés Kamasutra (6 positions, 6 lieux), et une bougie relaxante. La livraison avait été très discrète, comme prévu.
Et maintenant que son mari s'était absenté pour la semaine, elle pouvait enfin ouvrir son colis sans aucune crainte. Doucement, le cœur battant la chamade, elle avait disposé sur la table de la salle à manger chaque objet. Bien entendu, elle avait pris soin de fermer tous les volets et toutes les portes de la maison, à tous les étages. Il ne manquerait plus qu'une des voisines la surprenne avec tout ceci. Géraldine lui avait bien de prendre tout son temps, de ritualiser sa première fois jusqu'au trop, si elle en ressentait le besoin. Alors elle s'était maquillée comme pour un événement spécial. Elle s'était parée de ses sous-vêtements les plus affriolants, son ensemble bustier-porte jarretelle-string-bas blanc à dentelle. Les seins pressés l'un contre l'autre, Stéphane n'y résiste jamais bien longtemps. Et ce soir, elle n'avait rajouté que sa nuisette semi-transparente. Elle était et se sentait magnifique, prête à s'occuper d'elle et satisfaire pour de bon l'homme qu'elle aimait et qui faisait d'elle le femme qu'elle avait toujours désiré être aux yeux du monde.
Après avoir scruté chaque objet et imaginé à quoi cela pouvait servir, elle avait tout rangé à nouveau dans la boîte, sauf les deux sextoys, qu'elle manipulait avec soin, quand elle entendit un bruit venir de la cheminée.
Jenny s'empressa de les remettre dans la boîte, avec une telle maladresse que lorsque que le bruit se fit capharnaüm, l'ensemble était étalé sur la table. Une brique sembla tomber du conduit d'évacuation où s'échappait la fumée du feu de ce mois de Décembre qu'elle avait tant galéré à allumer. Elle poussa un cri aigu de surprise. Elle sursauta sur sa chaise tout en se retournant vers le bruit et manqua tomber, ses fesses rebondies sur le tapis de la salle à manger.
Elle se rattrapa au dernier moment, mais bondit cette fois de sa chaise en hurlant de peur. Une bête poilue de la taille d'un chat, mais bipède, s'époussetait dans le salon en maugréant d’une voix grave:
- Bordel de putain de merde, savez pas qu'une cheminée, ça se ramone, de temps en temps?
Jenny hurla de plus belle, serrant sa nuisette par réflexe, pour cacher son corps. En vain, cela va sans dire. Elle crut carrément perdre connaissance lorsque la bestiole se mit à grandir pour atteindre la taille d'un nain. C'était un nain, d'ailleurs. Rondouillard, barbu, trapu. Et rempli de suie. Il claqua des doigts et changea presque d'apparence. Le voilà qu'il était habillé d'un costume des plus classieux. La fourrure qui lui servait de cheveux était tirée en arrière dans une queue de cheval, et même sa barbe, bien que fournie, était d'une rare élégance. Toute trace de suie avait disparu, sur lui comme dans la maison, exactement comme s'il était arrivé par la porte.
- Qui êtes-vous? hurla Jenny, à la grande surprise du nain.
- Paskwal, répondit-il de sa voix grave. Le lutin malin, qu'on m'appelle. Désolé pour l'entrée un peu brusque, mais si j'avais sonné, il y a peu de chances que vous m'auriez ouvert, vu ce que... vous étiez en train de faire, ajouta-t-il en désignant la table à manger où s'étalaient pêle-mêle tous les ustensiles du "Pack week-end en amoureux".
Jenny ouvrant de grands yeux apeurés, et sa bouche d'habitude sensuelle grimaça en suivant le mouvement. Mais aucun son ne sortit. Elle avait beau vouloir hurler à nouveau, forcer comme une demeurée au point de faire exploser des veines dans le blanc de ses yeux exorbités.
- Oui, oui... On m'avait prévenu. L'hystérie, précisa le lutin en s'avançant vers elle. Mais je n'ai pas le temps pour ça. Il y a quelque chose dans cette maison qui m'appartient depuis des siècles. Je viens le récupérer. Mais pour que je puisse sortir d'ici avec, je dois d'abord exaucer un de vos vœux. Alors si vous êtes prête à vous calmer, je vous laisserai parler à nouveau. Un simple hochement de tête suffira.
Jenny effectua le geste demandé, les larmes aux yeux, son maquillage ruiné. Pourvu que ça ne coule pas sur le tissu de ses dessous préférés!
 
2. L'alternative nature
 
 
Jenny se retrouva seule pour la nuit afin de réfléchir à son vœu. Le lutin avait disparu par la porte, cette fois, mais sans l'ouvrir. Elle commença par se servir un grand verre de whisky pour se remettre les idées en place, après le départ du nain malin... du lutin nain... ou qui que ce soit!
Puis elle prit une décision: elle avait halluciné. Il s'agissait de son esprit qui la détournait de sa mission. Tout à fait! Alors il fallait recommencer. Elle monta à la sale de bain refaire son maquillage. Elle avait tellement cru à cette apparition de lutin par la cheminée qu'elle avait pleuré, hurlé. Encore une chance qu'aucun voisin ne l'ait entendue.
Une fois au milieu des pots de crème, des mascaras et des fond-de-teint, Jenny s'apaisa. Elle commença par tout enlever pour tout reprendre à zéro. Elle s'admirait dans la glace, s'aimait. Elle s'excitait, même. Rapidement, ses pensées allèrent vers ce vibromasseur sur la table, ainsi que ce stimulateur clitoridien. Quelles sensations pouvaient-ils lui offrir? Quelque part, elle avait hâte de les essayer.
Alors qu'elle donnait les dernières touches à son maquillage parfaitement réussi, une extravagance la traversa. D'habitude tellement terre-à-terre, Jenny se mit imaginer: et si sa vision avait été vraie, qu'aurait-elle souhaité? Sûrement la paix dans le monde, ou ce genre de chose. Quelque chose de totalement désintéressé qui aurait fait d'elle une vraie philanthrope. Mais non, même un lutin ne pourrait exaucer ce genre de vœu. Il faudrait sûrement quelque chose de plus précis. Comme... comme...
- Boh! Toute façon, comment ça pourrait être possible?
Arrivée en bas, elle se mit à ranger les objets du "Pack week-end en amoureux" dont elle ne pouvait se servir seule. Puis elle s'installa dans le canapé avec ses deux jouets, face à la cheminée, près du sapin de Noël qu'elle avait préparé avec soin. Le parfum de sève qu'il dégageait la décontractait. Ça lui rappelait son enfance, quand son père revenait du bois avec le sapin de Noël qu'il traînait derrière lui, à mains nues. Il était si fort, si doué de ses mains et de son cerveau. Elle le revoyait encore tirer le sapin, deux fois plus grand que lui. Tous les ans, il trouvait le moyen de revenir avec un sapin de Noël qui n'entrait pas dans la maison. Sa mère en était exaspérée, qu'il joue les gros bras devant leurs enfants, mais Jenny était en admiration devant lui. Elle le voyait tel un géant aux muscles d'acier et au cœur pur. Rien que de repenser à lui à cette période de sa vie, Jenny souriait, s'apaisait définitivement et...
- Oh mon Dieu...
Et mouillait. Elle tâta sa culotte pour s'assurer qu'elle s'était trompée. Mais non. De sa vulve avait bien coulé quelques gouttes de cyprine pendant qu'elle pensait à son père. Mais que se passait-il en elle? D'abord ces envies de sexe, ces hallucinations de lutin malin, puis maintenant ça! Que dirait son mari, s'il la voyait ainsi? Dans cette tenue, l'entre-jambes mouillé, prête à user de jouets sexuels pour se faire jouir? Le téléphone sonna, la coupant dans ses réflexions. Elle décrocha rapidement, pourtant fébrile:
- Allô?
- Allô? répondit une voix grave qui lui fit froid dans le dos. Oui, c'est Paskwal. Alors écoutez, Jenny. Je vais vous aider. Vous êtes belle, mais pas très finaude. Alors je pense qu'il faudrait que vous preniez ces jouets, et que vous fassiez ce que vous comptiez faire. Puis penchez-vous sur notre problème. D'habitude, il faut quelques minutes à une personne sensée, pour trouver son vœu. Je vous ai laissé toute la nuit parce que je vous ai observée. Même sous la douche, vous mettez trois plombes à choisir entre shampoing aux œufs et shampoing à l'aloé véra. Oh! Et utilisez les deux ensemble, vous décollerez comme jamais, vous verrez! On s'est bien compris?
- Mais vous... vous... Qu'est-ce que vous croyez? Que vous pouvez débarquer chez moi, me dire ce que je dois faire et comment, jusqu'à... jusqu'à... me dire comment jouir?
- S'il n'y a que ça, je peux venir le faire moi-même! Ça ira beaucoup plus vite, croyez-moi. Et plus intense, par la même occa...
Jenny lui raccrocha au nez. Si elle n'était pas si fière de ses ongles, elle les rongerait dans l'instant. Ce coup de téléphone avait l'air plus que réaliste. Elle n'arrivait pas savoir quoi faire, quoi penser. Jenny était en bug système. Le lutin avait toutefois eu le don de la calmer dans ses ardeurs envers son propre père. Et elle n'en était pas malheureuse.
C'est Géraldine, sa coach yogiste, qui lui offrit une réponse. Lorsque le stress nous envahissait, il fallait communier avec la nature. L'été dernier, elles avaient fait un stage d'un week-end dans un parc naturel. Jenny avait été réceptive au concept et depuis, elle saturait l'intérieur de la maison de plantes diverses et variées. C'était bon pour le karma, qu'elle expliquait à son mari que cette lubie faisait doucement sourire. Mais à l'instant, cette lubie était le seul remède possible à son état.
Elle renifla le sapin à plein poumons, puis sourit. Elle se leva d'un bond du canapé et commença à réunir plusieurs plantes. Au bout de quelques minutes, elle se retrouva assise en tailleur sur le canapé, entourée de végétation. Elle ne pouvait sortir de ce cercle de nature et déjà, ça commençait à tourner un peu plus rond, là-haut. Elle se mit à méditer en position du papillon. Quasiment en boule sur le canapé, Jenny respirait profondément.
- Lâcher prise, lâcher prise... se répétait-elle, le front posé sur ses pieds.
De longues minutes passèrent et elle réussit à se détendre, petit à petit. Son esprit se vida, elle ne pensa plus à rien. Elle n'était plus que sensations, un pur esprit apaisé, en harmonie avec les plantes qui l'entouraient.
Elle se rassit, sans ouvrir les yeux. Elle respira profondément, se concentrant sur les odeurs environnantes. Celle du sapin était prégnante. Alors elle s'allongea et posa sa tête sur l'accoudoir, juste sous ses branches. Elle s'enivra de cette odeur et laissa ses bras ballants le long de son corps détendu. Elle se sentirait parfaitement zen, s'il n'y avait pas à traîner sous elle... Elle attrapa les objets perturbateurs et ouvrit les yeux: ses sextoys. Elle sourit et referma les yeux. Serrant les jouets dans une main, l'autre se risqua sur le tissu de sa culotte. Son cœur s’accéléra, mais l'odeur du sapin l'aidait à se contrôler. À travers le tissu, elle pouvait déjà sentir son clitoris gonflé. Elle osa alors glisser sa main dans sa culotte. Comme d'habitude, la ligne en "ticket de métro" qui surplombait sa vulve était parfaitement rasée, parfaitement douce. Juste en-dessous se dressait son bouton du plaisir, qu'elle effleura du bout du doigt. Elle n'osa pas encore regarder, respira fort. Il lui semblait énorme, comme ça. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait bander. En titillant ce bulbe qu'elle semblait découvrir alors qu'elle savait pertinemment qu'il avait toujours été là, Jenny sentit cette tension qui partait de son clitoris et se propageait dans toutes ses hanches. Était-ce cela que les hommes ressentaient avec une plus forte violence, proportionnelle à la taille de leur membre érectile?
Elle resta un bon moment à faire rouler son clitoris de cette façon, à l'écoute de chaque sens, de chaque pensée. Pour la première fois de sa vie, et malgré un début de soirée des plus fantasques, Jenny n'avait jamais été aussi proche d'elle-même. Son doigt glissa finalement le long de ses lèvres, qu'elle connaissait par cœur. Ce qui la surprit, ce fut l'abondance de cyprine. Elle y trempa son doigt, le tapota contre ses lèvres, à l'entrée de son vagin. Ce qui semblait continuer de faire couler encore plus de son nectar. Stéphane adorerait ça.
Sa respiration était devenue haletante, râlante. Elle ouvrit les yeux et baissa son string, pour admirer son sexe. En se tortillant sur le canapé pour prendre la position adéquate, puis des mains, ouvrir grand ses lèvres reluisantes, elle put le voir. Il était fièrement dressé, devant son regard. Elle ne s'était jamais sentie aussi femme qu'à cet instant. D'une main fébrile, elle attrapa le stimulateur clitoridien et le posa dessus. La sensation était déjà réchauffante. Elle n'osa pas le mettre en route tout de suite. Son autre main vint s'agripper à un de ses seins, celui qui palpitait sous les puissants battements de son cœur. Son bassin ondulait contre le plastique qui n'attendait qu'à l'aspirer. Elle vit ses propres mouvements lascifs, entendit son gémissement, comme si elle avait besoin de jouir. Elle se surprit à penser un mot: salope. Et pour la première fois de sa vie, elle le trouva beau.
Jenny appuya sur le bouton, et une réaction inattendue s'enclencha. Ses hanches se figèrent. Elle lâcha un cri qui aurait pu s'apparenter à de la douleur. Mais il n'en était rien. Alors qu'une violente déflagration partait de son clitoris pour se diffuser dans tout son corps. Sa main écrasa son sein comme jamais, Ses ongles se plantèrent dans sa peau, et son cri se prolongea, augmenta. Le jouet glissa de sa main alors que des secousses involontaires l'agitait en tous sens. L'aspiration du stimulateur fut remplacée par ses doigts qui se mirent à branler frénétiquement son bouton érectile. Jenny hurlait de plaisir et de douleur. Elle fermait les yeux, sous l'effort qu'elle faisait pour garder ses mains où elles étaient. Elle sentait sa cyprine couler le long de son périnée pour tacher le canapé. Elle sentait ses ongles percer sa peau et une goutte ou de sang perler sur son sein.
En temps normal, Jenny aurait tout stopper de peur de ne pas pouvoir rattraper le sang sur le blanc immaculé de son bustier fétiche. Mais ce soir, elle comprenait enfin. En quelques secondes qu'elle n’oublierait jamais, elle était devenue en nage, haletante. Sa poitrine compressée dans son bustier lui faisait mal, le sang palpitait dans son clitoris avec une puissance qu'elle n'avait jamais ressentie. Elle souriait aux anges. Elle ouvrit les yeux, ne pensant plus à rien d'autre qu'au plaisir qu'elle venait de prendre. Et à celui qu'elle reprendrait. Elle avait d'ailleurs un autre jouet à essayer. Elle ricana, les yeux fixés sur l'étoile en haut du sapin. C'était donc ça, prendre son pied. Elle se promit de ne plus vivre plusieurs jours sans le ressentir. Elle jouirait de chaque jour où elle verrait le soleil se lever.
Elle se leva et se fraya un passage parmi les plantes qui l'entouraient. Son pas était léger, elle se sentait plus belle que jamais, plus femme que jamais, enfin accomplie à 35 ans. Elle se dirigea vers la salle de bain et se tint devant le miroir. Elle retira son bustier, tout, pour ne garder que ses bas et s'admirer à nouveau. Même les griffures sur son sein encore gonflé la rendaient encore plus désirable. Elle ne put s'empêcher de caresser ses lèvres, de les ouvrir et insérer un doigt fin en elle en se murmurant à elle-même:
- Jenny, ce que t'es bonne.
Puis elle lâcha un cri de surprise en sursautant pour la deuxième fois de la soirée quand elle entendit des rires niais venant du salon.
 
3. Lutin malin, démonte mes reins
 
 
En sortant de chez Jenny, Paskwal soupira d'aise. 458 ans enfermé dans cette prison, une bonne cinquantaine de plus dans ce monde à tenter de retrouver cette clé. Aux yeux des humains, il ne s'agissait que d'une simple vase. Pour lui, c'était la clé vers son butin. Il avait pris la peine maximum pour avoir volé ce sort à la Reine. Autant d'années enfermé alors qu'ils n'avaient pas l'ombre d'une preuve. Il n'avait rien lâché. Mais aujourd'hui, il allait pouvoir l'utiliser et devenir le Roi auprès de la Reine! Et la troncher comme une truie chaque jour!
Quelle chance il avait eue, en plus. La maison était habitée par une vraie imbécile. Le vœu qu'elle allait demander pour qu'il n'ait pas à voler ce vase allait sûrement être d'une facilité déconcertante à réaliser. Cette cloche allait sûrement lui demander un peu de jugeote! Il lui insufflerait deux ou trois bonnes idées et le tour serait joué! Le voler aurait été beaucoup plus simple, mais pendant encore deux siècles, il était entouré d'un sort de protection contre le vol. Le moindre petit larcin, et la Reine lui tomberait dessus dans l'instant, accompagnée de sa garde personnelle. Et il valait mieux éviter la garde personnelle de la Reine.
Mais ce soir était un grand soir. Il allait récupérer sa clé et mettre enfin ses plans à exécution. Ce qui valait d'être fêté dignement! Il se rendit donc non loin, au centre-ville de Rennes, rue de la soif. Chaque porte de cette rue dissimulait son lot de vices. Après tant de temps à n'avoir eu aucune distraction, Paskwal comptait bien profiter de cette nuit. Il poussa la porte de l'Embuscade et se retrouva entouré de jeunes femmes et jeunes hommes déjà bien pintés, bien que la soirée ne faisait que commencer. il savait qu'habillé de la sorte, il ne passerait pas inaperçu. Il connaissait ce siècle par cœur, avait appris à l'apprivoiser, pendant sa quête. Mais tout ce temps, il s'était fait discret. Aujourd'hui, il aimait pouvoir enfin être vu, remarqué. Plusieurs regards se posaient sur lui et il aimait ça. Certains moqueurs, d'autres intrigués. Il ne laissait pas indifférent, par sa taille et par ses vêtements.
Il se dirigea vers le comptoir qui le dépassait d'une bonne vingtaine de centimètres. Et il attendit sagement. Il n'eut pas bien longtemps avant qu'une âme charitable se penche vers lui avec un beau sourire, et un décolleté des plus appétissants:
- Je peux vous aider? Vous voulez quoi? demanda la brune à la voix nasillarde.
- La même chose que vous, répondit Paskwal avec amabilité. En vous en offrant un pour votre gentillesse.
La brune gloussa légèrement et quand elle se releva pour passer commande, Paskwal remarqua le regard amusé de sa copine rouquine, et celui beaucoup moins amusé du jeune garçon qui accompagnait ces belles demoiselles. La brune avait quelques rondeurs qui la rendaient proche d'une sucrerie que le lutin comptait bien savourer. La rouquine, par contre, avait un truc dans le regard qui disait "dévore-moi toute crue". Le lutin lui renvoya un regard débordant de lubricité. Elle rougit un instant, détourna le regard et il fit glisser le sien sur le jeune homme qui semblait jaloux comme un pou. Il lui sourit en coin et tendit un billet à la brune pour payer les consommations. Elle paya, trinqua avec lui en le remerciant. Il lui fit signe de se pencher vers lui pour lui dire quelque secret. Une tension sexuelle s'installait entre eux 4. Le garçon jaloux, de plus en plus, la rouquine intriguée par les regards qu'il lui adressait, se demandant pourquoi elle ne restait pas totalement insensible.
Paskwal frotta sa barbe fournie à l'oreille piercée de la brune généreuse:
- Ce garçon suffit-il à vous satisfaire toutes les deux? lui demanda-t-il d'une voix rauque et assurée.
La fille se redressa d'un bond, les joues rougies, brûlantes, comme si on venait de lui enfoncer le manche d'un balai dans le cul, à sec.
- Je... Non, nous... Non! Nous sommes juste amis, nous ne... balbutia la brune que la gêne rendait encore plus désirable aux yeux du lutin malin.
- Vous savez, mademoiselle... Je pourrai vous faire connaître des plaisirs auxquels vous n'auriez pas osé penser encore, lui dit-il en posant sa main sur sa cuisse.
Ce qui fit réagir le jeune homme, alors que la rouquine souriait de toutes ses dents à voir sa copine se faire draguer par un nain apparemment bien sûr de lui.
- C'est pas très gentleman de toucher une fille comme ça quand elle vous a rien demandé. Vous devriez enlever votre main, fit le chevalier servant. Ça va, Amandine?
Mais Paskwal n'enleva pas sa main. Amandine ne bougea pas plus. Elle semblait en plein bug et posait un regard à la fois interrogateur et lascif sur le lutin. La colère commença à s'emparer du jeune homme qui, de lui-même, retira la main de la cuisse d'Amandine, qui sembla aussitôt sortir de sa torpeur.
- C'est quand même pas un nain qui va faire sa loi avec moi, rétorqua le jeune homme, roulant des mécaniques devant ses eux donzelles.
Mais celles-ci ne semblaient pas enchantées par les humeurs chevaleresques de leur ami. La rouquine soupira et Amandine sourit à Paskwal.
- Moi, je le trouve... alléchant, dit-elle en posant sa main sur sa joue.
- Quoi? s'exclama le garçon qui croyait halluciner. Un putain de nain?
Le lutin éclata de rire. Au grand dam du jeune homme, ses deux amies suivirent le rire de Paskwal.
- Tu dis parce que tu ne connais pas les V.R.P., lui dit alors le nain.
Il claqua des doigts et comme par magie, la sono changea de musique. Autour d'eux, le silence se fit. Tout le monde semblait écouter la chanson:
"Je voudrais être un nain
Pour avoir une grosse bite.
Je voudrais être un nain
Pour avoir une belle bite!
Je voudrais être un nain
Pour avoir une grosse bite.
Mais je ne suis qu'un géant
Et la mienne est petite."
- Ne t'inquiète pas, mon ami, continua le lutin, je m'occuperai bien de chacune de tes amies.
Et l'ensemble des clients du bar se mit à rire, patron et serveuse compris. Tout le monde riait à gorge déployée et la musique avait repris comme avant. Mort de honte, le jeune homme plongea le nez dans le verre. Le lutin sembla l'oublier aussi vite, et en glissant une main sous la jupe d'Amandine, il lui demanda d'une voix chaude, sensuelle, envoûtante:
- Tu ne me présentes pas ton amie, Amandine?
- Voici Estelle, lui répondit-elle en la prenante par la main pour l'attirer vers eux, dans un souffle gémissant.
- Bonsoir Estelle, lui dit-il en lui caressant la cuisse. Moi, je suis Paskwal, et ce soir, je serai votre Dieu à toutes les deux. Vous savez ce qu'il y a de bien, avec les lutins comme moi?
- Non, Paskwal, répondirent-elles en chœur en gloussant.
- C'est que nous n'avons pas besoin de nous ruiner les genoux pour vous dévorer, leur dit-il en plongeant le visage entre les cuisses d'Estelle, alors que sa main ne quittait pas l'entre-jambes d'Amandine.
Elles se mirent à rire et les regards alentours se posèrent sur le nain qui était sur le point de se taper ces deux belles femmes en plein milieu du bar. Si elles semblaient à la fois aimer ces regards et en être gênées, le lutin, lui, s'en moquait royalement. Il frottait son visage contre le pantalon d'Estelle et frottait le collant en laine synthétique d'Amandine.
Estelle réussit finalement à le repousser légèrement et se baissa pour se mettre à sa taille et lui sourit en coin:
- Je connais un autre endroit où nous pourrons nous amuser.
Elle posa ses lèvres contre les siennes et Paskwal râla de satisfaction. Il avait bien senti qu'il y avait un truc en elle. Il claqua des doigts et l'instant d'après, il se retrouvèrent tous les trois dans la boîte de nuit à laquelle pensait Estelle. Le lutin prit un moment pour découvrir l'endroit, alors que ses deux compagnes lâchaient un cri de surprise et le regardait avec autant d'horreur que d'admiration.
Paskwal découvrit un endroit qui lui plaisait. Contrairement à dans le bar, la musique ne vous empêchait de parler, l'ambiance était tamisée. il y avait des danseuses, dans des cages. Il n'avait jamais vu ça, encore. Les cages utilisées pour le jeu, et pas pour la torture. Une idée à retenir, tiens. Le bar central n'était pas assailli par une multitude d'étudiants assoiffés d'oublier leurs journées ennuyantes. Les clients étaient dispersés sur des banquettes, ou sur la piste en train de de danser. Il remarqua que les vêtements n'étaient pas ce que les gens recherchaient ici, et il sourit de toutes ses dents: sur la piste ou les banquettes, les corps étaient enlacés, se frottaient l'un contre l'autre. Au fond, certains étaient nus et s'emboîtaient les uns dans les autres. Il prit une inspiration et sourit à ses deux compagnes. En découvrant leurs faces décomposées, il perdit aussitôt son sourire béat:
- Ben quoi? demanda-t-il.
- Vous êtes qui, bordel? lâcha Amandine.
- Paskwal, mes chères. Un lutin qui va vous offrir une nuit inoubliable sans rien vous demander en retour. Rien d'autre que de vous amuser et vous lâcher. Votre Dieu, quoi. Mais ça, je vous l'ai déjà dit, n'est-ce pas? Champagne?
Amandine et Estelle échangèrent un regard. D'abord peu assuré, celui-ci se changea rapidement en libidineux. Elles se tournèrent vers le lutin qui avait retrouvé son sourire, et lui sourirent à leur tour:
- Magnum? fit Amandine.
- Magnum! s'exclama Paskwal en claquant des doigts.
Les deux demoiselles se retrouvèrent en sous-vêtements. Mais comme Paskwal l'avait déjà remarqué chez Amandine, celle-ci ne portait pas de soutien-gorge. C'est donc en simple culotte qu'elle le suivit jusqu'au comptoir. Estelle portait un ensemble string-soutien-gorge rouge en dentelle qui fit relever un sourcil au lutin. Il commanda un magnum de champagne avec trois flûtes et ils allèrent s'asseoir non loin des couples déjà en plein action.
- Mesdemoiselles, je vous ai promis ne pas vous décevoir. Vous allez découvrir ce qu'est un vrai lutin, leur annonça-t-il après avoir trinqué.
Il ouvrit son pantalon et en sortit un membre qu'aucune des deux ne s'attendait à trouver là-dedans. Encore molle, sa queue était large et longue. Ses couilles pendaient bas, visiblement pleines depuis des lustres. Elles posèrent leur verre sur la table basse et se penchèrent pour se délecter de ce pieu.
Paskwal souriait à pleine bouche. Un cigare apparut dans sa bouche, allumé et il tira fort dessus avant de s'avaler son verre de champagne cul-sec. Il attrapa la bouteille entière alors que ses deux trouvailles réussissaient déjà à faire durcir son membre disproportionné en le léchant sur toute sa longueur, ensemble, chacune de son côté.
Rapidement, l'ambiance se réchauffa dans la boîte de nuit. Alors qu'Estelle et Amandine finissait de retirer le peu de tissu qu'elles avaient sur elles sans même quitter de la bouche le sexe du lutin, les autres clients en faisaient de même, se mettaient à baiser là où ils étaient: aux toilettes, sur les banquettes, sur la piste de danse, sur le bar. Les danseuses en cage se masturbaient, le DJ se faisait sucer par le barman qui avait laissé les deux autres serveuses se brouter le minou sur le zinc.
Les bouteilles de champagne apparaissaient les unes après les autres sur la table basse où le trio s'était installé. Les deux jeunes femmes buvaient sans soif, suçaient goulûment, aspiraient les bourses du lutin qui les aspergeait de champagne. Une lueur malsaine animait son regard qui enflammait ses deux favorites. Elles n’hésitaient pas se rouler des pelles impudiques au-dessus de son membre érigé. Et plus il les caressait, leur flattait le crâne, plus elle l'avalait avec appétit, enfonçaient sa verge au fond de leur gorge devenues douloureuses.
Paskwal s'allongea enfin sur la banquette, alors que des rugissements d'amour emplissaient le lieu. Les cris des femmes accompagnaient les râles masculins qui les culbutaient violemment. Estelle fut la première à s'empaler sur lui. Amandine offrit au lutin sa vulve grande ouverte au goût de champagne. Toutes deux avaient un pubis velu qui ravissait Paskwal. Il dévorait Amandine de sa bouche et de sa langue, pendant que la rouquine se trémoussait sur son sexe qui cognait puissamment au fond de son fourreau dégoulinant.
La belle aux cheveux de feu s'empara d'une bouteille de champagne et Amandine se cambra à son maximum en jouissant sur la bouche du lutin qui riait à gorge déployée sous elles. Estelle fit couler l'alcool entre les seins imposants de son amie pour abreuver celui qui leur faisait découvrir leurs plus bas instincts. Estelle finit par exploser de plaisir en léchant le champagne sur la peau d'Amandine qui continua de se frotter contre la barbe du lutin. Et alors qu'elles semblaient ne pas vouloir s'arrêter là, Paskwal se leva et claqua des doigts.
L'une comme l'autre se retrouvèrent habillées à nouveau, propres et sèches, malgré le champagne qui avait coulé à flots sur leurs corps. Le nain retrouva son costume tiré à quatre épingles et il les invita à se lever à leur tour. Une main posée sur chaque fesse rebondie, le lutin sourit et ils disparurent de la boîte de nuit. Toutes les personnes présentes reprirent leurs esprits instantanément et se regardèrent, ahuris.
Chez Jenny, le trio apparut dans le salon. Paskwal pensait y trouver la blonde, mais elle n'était pas là. Les deux jeunes femmes gloussèrent ensemble, amusées d'avoir subi une nouvelle fois une téléportation. Elles se demandaient ce qui les attendrait cette fois et n'avaient qu'une envie: que cette nuit de débauche magique et sexuelle.
 
4. Moralité, quand tu nous lâches...
 
 
Jenny descendit doucement les marches qui la menèrent jusqu'au rez-de-chaussée. Les gloussements firent place à des gémissements et la vision qui l'attendait dans le salon la figea sur place. Le nain était de retour, les bras chargés de cadeaux. Il lui souriait alors qu'une brune aux formes généreuses et une rouquine plus filiforme s'embrassaient avec passion, tout en se frottant l'une contre l'autre, les mains baladeuses sur leurs corps apparemment déjà enflammés.
C'est seulement à cet instant qu'elle se rendit compte qu'elle était toujours nue. Les deux jeunes femmes se rendirent compte de sa présence et se tournèrent vers elle, le regard plein d'envie posé sur le corps de Jenny. Elle se sentit affreusement gênée et tenta vainement de cacher sa peau de ses bras et ses mains.
- Une de tes conquêtes? demanda Estelle au lutin.
- La vôtre, répondit celui-ci en s'avançant vers Jenny pour lui tendre les trois paquets. Des jouets encore plus efficaces que ceux-là.
Jenny les prit par réflexe, dévoilant à nouveau son corps aux deux harpies qui rejoignaient Paskwal devant elle. Elle baissa les yeux sur les paquets et remarqua qu'il s'agissait de sextoys. Elle les prit contre elle pour cacher ses formes qui semblaient attirer les deux jeunes femmes comme des aimants.
- Qu'est-ce que... commença la blonde, la voix tremblante.
- Chuuutttt... lui fit Amandine en posant un baiser brûlant sur sa joue.
Elle sentit une main chercher son entre-jambes, sans savoir à laquelle des deux elle appartenait. Elle tenta de reculer d'un pas, mais ne réussit qu'à lâcher les cartons qui tombèrent au sol, à ses pieds.
- Sortez de chez moi, balbutia-t-elle sans grande conviction, sachant très bien qu'aucun d'entre eux ne l'écouterait.
- Est-ce là vraiment ce que tu désires? demanda le lutin avec malice.
Jenny hésita un instant. Les deux femmes en profitèrent pour se coller à elle. C'était la rouquine. C'était elle qui cherchait sa vulve, et ce fut elle qui la trouva. Pendant qu'elle commençait à lui appliquer des caresses, Amandine plongeait son visage dans son cou pour la lécher, l'embrasser, en ondulant contre elle avec lubricité. Estelle glissa un doigt en elle, et Jenny se contracta sous l'assaut, lâchant un soupir si proche du plaisir que la jeune femme força le passage.
- Hum... Peureuse mais trempée, souffla Estelle vers le lutin qui lui répondit d'un sourire carnassier.
- Je la tiens dans mon envoûtement, les filles. Vous pouvez en faire tout ce que vous voulez.
Les deux jeunes femmes gloussèrent à nouveau, et Jenny comprit avec effroi qu'elle ne pourrait se défaire de cette situation. Paskwal ricana et planta son regard malsain dans celui de la blonde:
- Mon enchantement t'empêche de prendre tes jambes à ton cou. Mais l'excitation que tu ressens n'a rien à voir avec moi. Et il y a bien longtemps que j'ai libéré ces deux-là de ma magie. Elles n'en ont pas besoin. Je crois que vous êtes faites pour vous entendre, toutes les trois.
Le lutin partit dans un rire graveleux, alors que Jenny sentit le doigt d'Estelle s'agiter plus fermement en elle. Son corps se crispa et se tordit sous ses assauts, mais elle devait bien s'avouer qu'elle ressentait une vague de plaisir l'envahir, autant que de la haine pour ce lutin malin. Amandine se laissa choir au sol et entreprit d'embrasser la rondelle de la blonde, lui écartant les fesses des deux mains pour que sa langue goûte à cet endroit jamais visité.
Jenny lâcha un râle où le lutin put lire toute son excitation et sa colère mêlées dans une contorsion faciale des plus exquises à ses yeux. Elle commençait à s'abandonner au plaisir saphique que lui offrait les deux jeunes femmes que le lutin avait ramenées avec lui pour la faire parler. Elle se pencha vers lui, suppliante:
- Sortez de chez moi, je ne veux plus vous voir...
Paskwal sentit son cœur rater un battement. Encore plus facile que ce qu'il aurait cru! Il claqua des doigts et le vase tant convoité apparut dans ses mains potelées.
- Votre vœu est exaucé, lui souffla-t-il.
Et le lutin disparut. Mais Estelle et Amandine restèrent là, les yeux écarquillés vers l'endroit où se trouvait Paskwal une seconde plus tôt. Jenny restait figée, la bouche grande ouverte. Venait-elle vraiment de faire ce vœu-là à un lutin qui aurait pu exaucer n'importe lequel de ses vœux?
Son corps se relâcha d'un coup, de dépit. Comment avait-elle pu le renvoyer le lutin qui aurait fini de la combler? Elle aurait pu réaliser n'importe lequel de ses fantasmes, elle aurait pu se faire connaître comme la bienfaitrice d'un monde en perdition, elle aurait pu...
Les caresses reprirent de plus belle. Amandine enfonça son visage entre ses fesses et pourlécha son anus frémissant de l'envie de s'ouvrir. Le doigt d'Estelle la ramena à la réalité de la situation.
- On peut très bien s'amuser sans lui, lui souffla la rouquine.
La brune à genoux derrière elle répondit d'un gémissement et Jenny se surprit à sourire. Elle n'avait pas besoin de ce maudit lutin pour être ce qu'elle voulait. Cette soirée marquerait le début de sa nouvelle vie. Elle était la femme qui comblait socialement son mari. À partir de maintenant, elle le comblerait aussi intimement. Et ces deux perverses allaient l'aider à atteindre son but. Une fois qu'elle serait la salope que son mari rêvait d'avoir, elle l'aurait à ses pieds.
Doucement, elle commença à onduler son bassin. En réaction, Estelle lui mordilla le lobe d'oreille en ricanant, et Amandine tendit sa langue pour des caresses plus profondes. Sa main gauche passa dans les cheveux de la brune et sa bouche chercha celle de la rouquine qui la doigtait avec douceur. Elle s'abandonna à cet instant. Elle savait qu'après cela, plus rien ne serait pareil. Le plaisir guiderait sa vie. Après cela, malgré sa médiocrité dans bien des domaines, Jenny allait enfin pouvoir vivre. Entretenue par son mari, elle pourrait faire ce que bon lui semble, quand bon lui semblerait... et sûrement avec qui bon lui semblerait.
Elle se défit de l'étreinte de ses deux amantes du soir et les embrassa tour à tour:
- Mesdemoiselles, déshabillez-vous. J'ai de grands projets, pour nous trois.
Et dans l'ignorance la plus totale de ce quartier chic de la banlieue de Rennes, la jouissance prit place dans le foyer de Jenny et Stéphane. Les trois femmes firent l'amour jusqu'au petit matin. Tous les jouets furent testés et approuvés, tous les orifices eurent leur dose d'écartements et de caresses, toutes les bouches goûtèrent aux autres.
Et pendant ce temps, Paskwal était retourné dans son monde. Il avait réussi à semer les espions qui le suivaient depuis son arrivée et s'était emparé du sort qui l'attendait depuis plusieurs siècles. Enlever le Roi et le tuer avait presque été une formalité. C'était la Reine, qui était de sang royal. Il prit l'apparence du Roi et rejoignit la Reine dans son lit.
Au cours de cette nuit, Paskwal pouvait se vanter d'avoir semé l'immoralité dans bien des esprits. Jenny, Estelle et Amandine se promirent de ne plus se quitter et entamaient une vie de débauche, alors que la Reine elle-même n'en revenait pas de la fougue avec laquelle le Roi l'avait baisée. Dans son regard, Paskwal avait bien comprit qu'elle savait que son Roi n'était plus et que le vol du sort d'apparence avait atteint son but. Mais elle s'en foutait. Elle continuerait de régner comme avant en prenant un pied monstrueux dans le lit royal. C'était bien mieux qu'avant, finalement. De la même manière, Jenny se moquait bien de savoir ce qu'allait penser Stéphane de la nouvelle femme qui l'attendrait à son retour, le jour du réveillon de Noël. Elle allait lui faire se rappeler ce que c'est que vivre, et ensemble, ils jouiraient de chaque instant.
Parce qu'au fond, la morale n'a été mise en place que pour nous garder en troupeau bien obéissant. Finalement, Paskwal avait exaucé son vœu le plus cher: vivre libre.