Ces temps-ci sont agités par ce qu'on appelle des "polémiques"... qui ne sont au fond qu'un sursaut de bon sens de l'humanité: libérer la parole des victimes d'agressions sexuelles. Putain! Il a fallu attendre le XXIème siècle pour enfin pouvoir traiter publiquement de porc ces hommes qui profitent de leur place de pouvoir pour abuser des femmes! L'humanité est peut-être en train de faire un petit pas en avant... Youpi!

Mais n'oublions quand même pas une chose: pendant que nos caméras et nos micros se braquent sur nos starlettes de l'occident qui se plaignent (à raison!) d'une main au cul, d'un regard de travers, ou d'un texto salace... on continue de tuer des femmes, dans le monde, pour le simple fait d'avoir... été une femme, au fond. On les insulte, certes, mais c'est devenu leur quotidien, une chose normale. On les mutile, pour qu'elles n'accèdent pas au plaisir, tout en les réduisant pourtant à une seule chose: leur sexe. Attention! Dans ce cas-là, on appelle ça un "organe reproducteur"! Manquerait plus qu'elles se rendent compte que c'est un sexe, et que le sexe, c'est le plaisir! Mais pour beaucoup, elles ne s'en rendront jamais compte... Parce que l'homme a beau être un abruti patenté, il lui arrive de réfléchir, quand sa fierté est en jeu: on leur coupe aussi l'accès à l'éducation.

Il n'est bien sûr pas question ici de diminuer ce que vivent au quotidien certaines femmes, certains hommes, aussi. Loin de là, même. Balancez vos porcs! Et vos truies! Et surtout... surtout! N'écoutez pas ceux et celles qui vont vous parler de délation! Porter plainte n'a jamais été de la délation. C'est peut-être votre parole d'aujourd'hui qui fera que vos enfants ne vivront plus et ne feront plus ça!

Mais forcément, quand, comme moi, on écrit des histoires dites érotiques, présentant la femme comme un objet de désir, on sent bien quelques regards posés sur soi, qui osent à peine vous dire: "Ben mon salaud... voilà, c'est à cause de gens comme toi que les hommes ont une image dénaturée de la femme...". Je n'ai qu'une chose à dire, à ces gens-là: bande de cons!

Dans la plupart de mes écrits, je place la femme au centre du récit. Je sais pourquoi: c'est pour mieux éviter de parler de moi! Chacun sa façon de cultiver son jardin secret! Mais si elle devient objet de désir pour le lecteur ou la lectrice, ou quelque soit l'être qui lit ces lignes, dans l'histoire, elle est sujet de son désir. Elle ne subit pas le désir de l'autre, elle s'en nourrit, fait sien, accepte... et offre, s'offre, prend et reçoit. Parce que oui, une femme doit accepter son désir avant de l'offrir. Ce qui est valable pour les hommes, au passage... Mais après ces siècles à lui reprocher la "faute originelle", celle qui a fait de nous des êtres mortels, soi-disant... Toujours cette manie de rejeter la faute sur l'autre! Bref, il est certain qu'aujourd'hui, seulement 50 ans après les prémisses d'une pseudo libération de la femme, accepter son désir n'est pas forcément chose facile. Mais les choses bougent... doucement, trop doucement. Parce que je le rappelle, pendant que nous tergiversons sur la dureté d'un "hashtag", des femmes sont données à de véritables bourreaux... et peut-être plus près de chez vous que vous ne le pensez. J'espère, forcément, qu'une femme qui lit mes récits se libérera. J'espère qu'elle acceptera un petit peu plus son désir, son plaisir, qu'elle se sentira un peu moins coupable de ressentir ce qu'elle ressent, voire plus du tout, et qu'elle osera alors "dénoncer son porc", ne pas fermer sa gueule quand elle se fera siffler dans la rue par des adolescents tellement en manque de confiance en eux qu'ils sont obligés d'aborder en bande une femme qui leur plaît... Et j'espère qu'elle osera jouir, sans retenue, jour après jour, de la vie...

Quant aux hommes... Je ne leur souhaite qu'une chose, en plus du plaisir à recevoir ma vision des choses: comprendre. Je ne pense pas avoir tout compris, loin de là... Mais je me questionne. Sur le plaisir en général, et donc le plaisir féminin... qui est tellement lié à ce que nous ressentons, nous, hommes. Car l'un ne va pas sans l'autre. A part dans le cas de la masturbation, on ne prend pas son pied tout seul... sinon on n'a rien compris. La femme, l'homme ne peut être objet de désir que si lui-même désire en retour. S'il accepte de l'être. Alors, jouissez, vous aussi! A deux, trois, dix! Autant que faire se peut... Mais acceptez à votre tour de devoir le partager... C'est tellement meilleur!

Mais on n'en est pas là. On continue de traiter de salope une femme qui aime baiser, mais de simple queutard pour un homme (avec beaucoup de dédain dans le premier cas, et de l'admiration dans le deuxième). Mais la salope a sûrement bien plus de respect pour ses partenaires que le queutard. On continue de se demander si la gamine de 17 ans n'était pas un peu consentante, au fond. Mais on oublie que l'homme de 40 ans a aussi le devoir de pas être débile... même s'il tombe éperdument amoureux. On continue de se demander si le travail d'une femme vaut autant ou pas que celui d'un homme... et même si elle mérite une version féminine d'un nom, surtout quand ce nom est empli de gloire: cuisinière, sans souci! Mais médecine, ah! ça non!... ... Putain de chromosome Y, je te hais...

Je fais ici un petit aparté, sur cette "écriture inclusive" qui exaspère tant les amoureux de la langue française. Pourquoi irait-on changer si profondément une si belle langue? Et je précise que c'est une langue que j'aime beaucoup... et j'en parle une ou deux autres. Pourtant, on n'est pas passé à côté de cette info: en français, la règle qui dit que le masculin l'emporte sur le féminin repose sur une "idéologie", celle que la femme serait inférieure à l'homme en... tout! Sauf peut-être en maternage, en ménage, en cuisinage, etc... Alors la question je me pose, quand j'entends des gens s'insurger (et des femmes dans le lot, hein!): est-ce que ces gens-là auraient interdit l'esclavage, par exemple? C'est vrai, quoi, après tout! Oui, bon, d'accord, les gens noirs sont comme nous... mais bon! On va pas chambouler un beau pays comme la France pour de telles broutilles! Garder cette règle aujourd'hui, c'est un peu comme si on avait gardé l'étoile jaune, juste parce qu'on s'est habitué à la voir... Et pourtant, l'Homme (avec un grand H) pourra continuer de représenter l'Humanité. On oublie trop souvent qu'une langue est le reflet de la société qui la parle. Et qu'une langue vivante évolue en fonction de cette société. En France, on a fait en sorte d'avoir cette Académie... qui n'a jamais été là pour se battre bec et ongles pour que rien ne bouge, mais bien plutôt pour qu'elle continue de le faire dans le respect de son héritage, et de son vécu (ce qui montre, non pas simplement le niveau des académiciens de l'époque, mais de toute la société française, au moment où cette règle a fait son apparition). En luttant pour le maintien de cette règle tout en sachant dans quelle condition elle a été énoncée, c'est tordre le bras à cette langue qu'on dit tant chérir... à mon sens!

Mais j'en reviens à mes brebis...

Ecrire des histoires érotiques, pornographiques, trashs... ce n'est pas placer la femme comme un simple objet sexuel. Certes, on va reprocher que "toutes les femmes ne sont pas comme ça! C'est même rare!". Ouais... Mais je "raconte des histoires". Ce n'est pas parce que Stephen King écrit l'histoire d'un gars qui fonce dans la foule en voiture qu'il avait lui-même envie de le faire... Sinon, à peu près 75% des écrivains, cinéastes, metteurs en scène et j'en passe, seraient bons à mettre au trou! Notez que ce chiffre ne repose sur aucune source sûre. Et ce n'est pas parce que Blanche Neige attend son prince charmant que toutes les femmes le font! Ouf! J'écris du "croustillant", dans le but de réveiller des sensations dites "honteuses"... qui ne devraient pas l'être, qui n'auraient jamais dû l'être. Oui, je décris des hommes et des femmes qui sont rongés par le désir, qui ne vivent que pour et par ça... de vrai(e)s nymphomanes, déviants... Uniquement dans le but de castagner les normes... Pas dans le but que ça en devienne une.

Alors que ce soit de ma plume, ou de celle d'un autre écrivain, d'une autre écrivaine (ou auteure, hein!), lisez sans honte... ou dépassez-la... Et après ça, vous pourrez parler librement...

cc836d8a7328d76645812a35b28034a1